Est-ce que la liberté se trouve réellement dans une promenade en voiture? À toi de le découvrir!
Mercredi, fin d’avant-midi. Depuis le 4 mars, jour du retour prématuré du voyage en Italie de ma fille aînée (Ouf! Merci!), toute la famille est presque en quarantaine. J’ai volontairement, moi-même, réduit mes visites de commerces et d’amitiés au fil des nouvelles en lien avec le coronavirus.
Mais voilà qu’en ce 18 mars 2020, j’ai comme une légère envie de liberté, mais surtout de me retrouver seule dans ma bulle. Avec quatre ados à la maison qui délimitent tous leur territoire (même la place sur le canapé), je pense que c’est normal et légitime. Alors que certaines personnes commencent déjà à ressentir les effets de la solitude, moi, en ce moment, je la recherche activement!
Le soleil est radieux et le printemps semble vouloir se pointer. En revenant d’une marche avec l’une de mes filles, il me vient une idée!
Comme j’ai choisi de m’isoler le plus possible et de faire ma grosse part pour éviter d’être une agente de contagion, à part ma « grosse épicerie » toutes les deux semaines, je reste à la maison. C’est donc avec un réel scintillement dans les yeux et un sourire aux lèvres que je me dis qu’une p’tite ride d’auto, ça pourrait être cool. En plus, à ce que je sache, c’est permis!
L’heure du dîner approche, mais tout de même, je prends les clés et hop!, me voilà au volant pour un tour bien mérité au bout du rang. Oui, tu as bien lu. Tu peux constater que ça m’en prend bien peu pour être heureuse.
Me voilà donc dans mon super bolide, le cœur en fête, comme si l'on venait de m’offrir un trésor. Je me sens libre!
Surprise!
Je roule lentement, revisite le rang où j’habite maintenant depuis 18 ans. Au même moment, je fais le constat d’un sentiment incroyable. Tout ce que je rencontre, toute la beauté que j’y vois, tout est déjà là, chez moi, et encore plus beau que ce que j’aperçois. Rien à envier à cette vue. Plus encore, je réalise que la liberté se trouve aussi dans mon quotidien. Je suis libre lorsque je vais prendre une marche seule, lorsque je m’encabane dans mon espace pour écrire et mieux encore :
Je suis libre lorsque je choisis de lire en famille après le déjeuner.
Je suis libre quand nous jouons aux cartes, dessinons, faisons des mimes, jouons à des jeux de société, répondons au questionnaire élaboré par ma plus jeune fille.
Je suis libre aussi lorsque je sors dehors avec ma marmaille.
Je suis toujours libre, toujours.
Je suis libre de penser, de vivre mes émotions parfois mitigées.
Je suis libre de faire une ride de voiture pour me retrouver à l’autre bout du rang trois minutes plus tard et avoir sincèrement hâte de retrouver mon bonheur.
Parce que mon bonheur, il est dans cette voiture et il se trouve aussi dans cette maison, pleine de vie, de rires, parfois de chicanes et de cris.
Mon bonheur, je l’ai créé de toutes pièces et je continue de le créer.
Si j’ai besoin de solitude, divers moyens s’offrent à moi, même si je suis confinée chez moi avec quatre ados.
J’ai même proposé à ma voisine d’aller prendre l’air avec elle, chacune de notre côté du chemin. Ensemble, les deux sur l’accotement avec la ligne jaune centrale qui nous sépare.
Nous ne sommes qu’au début de cette période de confinement et déjà, j’y découvre des cadeaux. Certes, ce ne sera pas tous les jours facile et à la fois, une chose est certaine pour moi, ce fameux virus permet d’aller à la découverte de nombreux trésors enfouis en soi. Libre à chacun de résister ou de s’ouvrir à cette possibilité de les déterrer.
Je suis confiante et dans un profond état de gratitude.
Merci à toi de me lire.
Merci de ta présence et rappelle-toi :
Tu es libre à chaque instant.
Josée Mercier
Comments