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COVID et unité

Dernière mise à jour : 5 déc. 2020


Pourquoi j’ai fait passer le test de dépistage COVID-19 à mon fils (et pourquoi j’ai hésité).


Depuis le début de la pandémie, j’ai choisi de me taire. Comme tout le monde, j’ai ma propre opinion sur le sujet. Comme tout le monde, à un moment ou à un autre, par l’ampleur de toutes les informations, les désinformations ou les opinions divergentes, je me suis retrouvée en dualité. Qu’est-ce que j’en pense vraiment, moi? Qu’est-ce qui a du sens pour moi dans tout ça? En fait, ma pensée évolue, se transforme à tout moment dans la mesure où je prends un instant pour me connecter (ou me reconnecter) à l’instant présent et à moi-même.


Dans la vie, je me suis souvent tue alors que mon idée est comme l’opinion de tout un chacun : un point de vue intéressant basé sur le filtre de mes valeurs et perceptions.

Voici donc l’histoire. L’intention derrière ce partage est d’oser m’exprimer sur un sujet chaud (je sors de ma zone en titi!) et de te faire part de ma vision des choses en espérant que celle-ci apporte un nouvel éclairage à ta carte du monde, c’est-à-dire à ta propre façon de voir la situation.

Dimanche matin, fiston, bel ado de 14 ans, se lève avec un léger mal de gorge. Plus tard, au tour de la congestion nasale de prendre place. Malgré tout, son état général est bon. Surprise! Il dénote un symptôme intéressant et inconnu chez lui jusqu’à ce moment : une perte d’appétit importante. Ça l’étonne et l’amuse, lui qui, me semble-t-il, a vraiment toujours faim!


Selon les recommandations du guide d’auto-évaluation COVID-19 sur Internet, fiston reste à la maison et je surveille les symptômes pendant 24 heures pour réévaluer par la suite. Lundi matin, dilemme et dualité : mon fils a toujours le nez qui coule comme les érables au printemps seulement. Bon O.K., c’est faux. Il ne ressent toujours pas la faim. J’ai peine à y croire. Bon, c’est clair, je le garde à la maison encore pendant une journée. Malgré tout, la dualité s’immisce sournoisement en moi.


Qu’est-ce que je dis à l’école? Est-ce que je fais passer le test COVID-19 à mon fils? Je me pose la question alors que c’est évident que l’on retrouve deux symptômes de ceux énumérés sur la liste du site Internet. Est-ce que je me tais et raconte que ce n’est qu’un nez morveux? Oui, même moi, Josée Mercier, je me pose la question. Je suis certaine que je ne suis pas la seule mère à entrer en conflit et à vivre ces questionnements.


Alors que cela semble évident, qu’est-ce qui me fait tant hésiter? Après tout...


1. Son état général est bon.

2. Je n’ai pas trop envie qu’il manque l’école. Je travaille à la maison et ça travaille mieux seule!

3. J’ai vraiment confiance en notre système immunitaire (oh! j’allais écrire humanitaire!), à la sagesse et à la capacité de nos corps à se guérir.

4. À mes yeux, cela ne représente pas un si grand danger, si je compare avec toutes les autres causes de décès.

Finalement, j’ai choisi, malgré mes hésitations, de faire passer le test de dépistage à mon fils. Ce sont ces motifs que j’ai vraiment l’élan de partager avec toi. Ma décision doit avoir du sens pour moi et non uniquement pour faire comme tout le monde ou parce que l’on me dicte de le faire. J’ai ce besoin de me sentir libre de mes choix et de ceux de ma famille. Et je le suis!


Grâce à ma conscience du moment, voici les raisons de ma décision.


1. Fiston ressent toujours deux symptômes après 24 heures. Selon le protocole, il doit être testé. Je n’en ai pas très envie, mais j’ai envie de faire confiance au gouvernement. Oui! Oui! Tu as bien lu! Je désire lui faire confiance tout comme je souhaite que les autres me fassent confiance. Je n’ai pas le goût de créer ma vie sur la méfiance, la critique, le mépris. Je suis assurée que les décideurs politiques sont bien intentionnés. Cela ne veut pas dire que je suis toujours en accord avec leurs décisions, bien au contraire, mais je crois et j’ai envie de continuer de croire que leur intention de départ (la vraie de vraie) est noble. Peu importe mes décisions, contestables ou pas, mon intention première n’est jamais de nuire ou de causer préjudice à qui que ce soit. Alors, pourquoi vouloir croire à tout prix que ce gouvernement carbure aux intentions malveillantes? Peut-être trouves-tu que je vis dans un monde de licornes et peut-être as-tu raison. Toutefois, avoir confiance m’a toujours apporté plus de bien-être et de légèreté que de résister, de vivre dans la peur et la méfiance. Alors, je continue d’y croire. Peu importe certaines déceptions ou blessures passées, je choisis de croire en la bonté de chacun encore et encore. C’est dans ma nature.

2. L’une de mes valeurs est l’honnêteté. Comme cela aurait été facile de mentionner à l’école que fiston n’a qu’un simple nez qui coule. Cependant, est-ce que je veux vraiment demander à mon fils et à ses deux sœurs, qui vont à la polyvalente, de cacher le symptôme de la perte d’appétit et de mentir? D’autant plus qu’il est tellement étonné de son inappétence, qui perdure depuis plus de quatre jours. Est-ce que je souhaite réellement que mon enfant se taise, que je l’empêche d’en parler librement alors qu’il n’a commis aucun crime? Pas vraiment. Je suis pour la liberté d’expression, dans le respect de l’autre, bien sûr. Bref, j’ai envie d’être honnête et d’enseigner à mes enfants par l’exemple, parce que je souhaite que les autres soient également honnêtes à mon égard. Si je choisis de mentir, je veux le faire en toute conscience et avec les meilleures intentions du monde.



3. Je crois que nous sommes tous reliés. Si j’agis pour mon bien en toute connaissance de cause, j’agis pour le bien des autres. Si je pense au bien-être des autres, je pense à mon propre bien. Je suis confiante et en santé tout en étant consciente que certaines personnes ont des conditions de santé plus précaires. J’ai envie de respecter ceux qui s’inquiètent. J’ai envie qu’eux aussi se sentent confiants. J’ai envie de les rassurer par ce simple geste. J’ai envie que ces gens plus vulnérables croient qu’il y a encore du bon monde sur la planète pour veiller sur eux. J’ai envie qu’eux aussi croient qu’ils méritent le meilleur, point final.

Voilà. Je veux te dire à toi, qui m’a lue jusqu’au bout, que je te souhaite sincèrement la confiance, la vérité et le respect. Or, cette confiance, cette vérité et ce respect prennent naissance et commencent en soi. Chacun de nous y a droit.

Peu importe ton opinion, peu importe le sujet, tu as le droit de te faire entendre. Tout comme ma vision de la situation, toi aussi tu as un point de vue intéressant.

De quelle façon souhaites-tu l’exprimer, celle qui a le plus de sens pour toi et qui fait en sorte que tu seras vraiment entendue? Là est la question.

P.S. : Toutes les réponses sont bonnes. 😊

P.S.2 : Il est possible qu’au moment où tu liras ces lignes, ma façon de voir les choses soit déjà différente. La vie est mouvement. Tu suis le mouvement ou tu résistes?

Josée Mercier

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